Ecrit par Nadja Pentz, AIMS International Switzerland

 

L’idée du travail à domicile s’est imposée depuis un certain nombre d’années ; elle s’est consolidée en 2020 sous l’effet de la pandémie. On évoque souvent les avantages que présente le travail à domicile, en termes de gain de temps sur les trajets ou de réduction de l’empreinte carbone du fait du trafic pendulaire diminué, pour ne citer que ces aspects. On parle nettement moins de ses effets secondaires indésirables ou de la façon de les gérer.

Dans une étude publiée sous le titre “Between Home and Work: Commuting as an opportunity for role transitions”, la Harvard Business School souligne qu’au-delà des aspects pratiques, le fait de se déplacer pour se rendre au travail permet de tracer une ligne de délimitation mentale entre travail et vie privée. Comment faire, en effet, pour “déconnecter” après une journée de travail quand on vit au bureau? N’est-ce pas un problème auquel nous sommes tous confrontés lorsque nous travaillons à domicile? D’où l’importance de redéfinir nos routines au profit de notre vie privée comme professionnelle.

Un autre facteur à ne pas négliger est la “zoom fatigue”. Si les vidéoconférences nous ont certes permis de rester connectés par des temps difficiles et ont généralement facilité l’organisation de réunions, nombreux sont ceux qui trouvent que cette forme d’échange leur prend plus d’énergie que le présentiel. Pour Gianpiero Petriglieri, professeur agrégé auprès d’Insead, cet épuisement s’explique notamment par le fait qu’il faut se concentrer davantage en situation de visioconférence pour décoder le langage non verbal : “Nous sommes ensemble par l’esprit, mais nos corps sentent bien que nous ne le sommes pas. Cette contradiction épuise et empêche de se laisser aller naturellement à la conversation. »

Une étude de la Harvard Business Review, réalisée pendant la pandémie auprès d’un échantillon de 12 000 personnes réparties entre les Etats-Unis et l’Europe a montré que, même si le travail à domicile présente un gain de temps sur les trajets, on a tendance à passer plus de temps sur des tâches improductives ou sur des loisirs qui n’ont sont pas vraiment. Comment faire alors pour s’assurer d’utiliser son temps libre à bon escient ? 

Voici quelques conseils pour combattre les effets indésirables de la « vie au bureau »

Trajets domicile-travail

Un article publié en 2001 sous le titre « The positive utility of the commute: modeling ideal commute time and relative desired commute amount » (Lothlorien S. Redmond & Patricia L. Mokhtariane) conclut que la durée idéale de trajet domicile-travail est de 16 minutes. Le même article souligne que notre temps de trajet peut aussi être trop court. Se déplacer pour se rendre au travail répond, en effet, à un besoin tant physique que mental, à savoir celui de faire la transition entre la vie personnelle et professionnelle et de « déconnecter » à la fin de sa journée de travail. Cette transition peut parfaitement se faire en commençant et en terminant sa journée par une promenade ; il importe aussi de conserver une bonne routine matinale pour permettre au corps et à l’esprit de faire la transition entre vie privée et travail. Ceci permettra de laisser sa vie privée de côté et de bien se concentrer sur son travail, puis de faire l’opération inverse une fois la journée terminée.

Routine

Se déplacer pour se rendre au travail s’accompagne de diverses obligations routinières. Il est important de conserver une certaine routine et de bonnes habitudes, p. ex., s’habiller pour le travail ou s’aménager un espace réservé aux activités professionnelles, ou encore bien planifier sa journée.  

Célébrer

“Feierabend”, c’est ainsi qu’on désigne la fin de la journée de travail en allemand, “Feier” signifiant « fête » et « Abend » « soirée ». Autrement dit, la fin d’une journée de travail marque la transition entre travail et vie sociale et, à ce titre, se célèbre.

Un autre enjeu est celui de la durabilité, de la viabilité personnelle. Il est vital de prendre de bonnes habitudes au travail comme dans le privé pour trouver un juste équilibre entre les deux. Au final, nous devrons trouver le moyen de réorganiser notre vie dans le monde moderne qui nous entoure pour éviter de la zoom fatigue et les autres effets indésirables du télétravail.

AIMS Suisse

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