Ecrit par Grégoire Depeursinge, Managing Partner AIMS International Switzerland
« Débarrassons-nous des certificats de travail », « assez avec ces reliques du passé », « ça n’apporte rien »… Le certificat de travail, spécialité de la région DACH (Allemagne, Autriche, Suisse) est une pratique qui est de plus en plus considérée comme désuète. L’obligation de les formuler de manière positive rend impossible de mentionner les faiblesses de quelqu’un ; beaucoup de candidats doivent d’ailleurs écrire leur propre certificat, etc.
En tant que consultant en Executive Search, je trouve que les certificats de travail sont très utiles. Évidemment, ils ne sont qu’une source d’information parmi d’autres, mais ils permettent de découvrir certains éléments:
- Dates: Les dates mentionnées dans le CV correspondent-elles à la réalité, ou y a-t-il des blancs inexpliqués ?
- Titres: Les titres mentionnés dans le CV correspondent-ils à la réalité ou ont-ils été exagérés (par exemple marketing manager dans le CV et spécialiste marketing dans le certificat) ?
- Cahier des charges: Le certificat décrit normalement en détail des activités de l’employé. Encore une fois, on peut vérifier si les informations correspondent au CV (par exemple, le candidat aurait-il prétendu dans son CV avoir été chef de projet alors qu’il n’était qu’un simple membre du groupe de projet ?)
- Personnalité: On peut avoir un ressenti de la personnalité, en particulier si certains traits sont nommés de manière récurrente au travers des différents certificats
- Forces et faiblesses: Les certificats de travail fournissent essentiellement des renseignements à propos des forces d’un candidat. Si celles-ci sont mentionnées par plusieurs employeurs, cela peut vous donner une indication. Cependant, il est important de se poser la question de savoir quels sont les éléments qui ne sont PAS mentionnés dans le certificat. La réponse à cette question vous renseigner quant aux faiblesses potentielles du candidat
- Succès dans le poste: Bien qu’il faille être prudent dans la lecture, le certificat peut indiquer si la séparation était volontaire et si l’employeur était réellement satisfait de son employé ou non
- Personne de référence: Si l’on est un professionnel du recrutement, il est très possible que l’on ait déjà eu un contact avec le signataire du certificat dans le passé. Ceci rendra évidemment plus facile l’obtention d’informations supplémentaires/d’une confirmation
En conclusion, les certificats de travail peuvent apporter une réelle valeur ajoutée au processus de recrutement. Ils fournissent non seulement des informations concrètes à propos du candidat, mais offrent également d’autres perspectives. Ainsi, ils assurent une compréhension plus précise (moins biaisée) du candidat. Avec l’expérience, on parvient à extraire de plus en plus d’informations des certificats, même s’ils ont été formulés de manière positive, réduisant ainsi le risque d’engager la mauvaise personne.
